Se mémorer
Vue de l'exposition " Je commémore, Tu commémores, Nous commémorons " - Mai 2024 - Médiathèque l'Etoffe des Mots à Wesserling - Photo : Sybille du Haÿs
Vue de l'exposition "Soignez les vivants" - en duo avec Anaïs Marion - Abri-Mémoire de mai à septembre 2024 - Photo : Anaïs Marion
Vue de l'exposition "Soignez les vivants" - en duo avec Anaïs Marion - Abri-Mémoire de mai à septembre 2024 - Photo : Anaïs Marion
Vue de l'exposition " Je commémore, Tu commémores, Nous commémorons " - Mai 2024 - Médiathèque l'Etoffe des Mots à Wesserling - Photo : Sybille du Haÿs
Se mémorer : lieu, soin, rituel, définition - série de 4 montages sonores accessibles à l'écoute via assise sur roulettes avec casque sur coussin sérigraphié.
Réalisée en collaboration avec l'illustrateur sonore et musicien Henry Grillot
{…}l’artiste crée l’installation sonore Se mémorer pour documenter la mémoire locale autour de quatre notions : lieu, rituel, soin et définition de la commémoration.
Pour s’immerger dans ces histoires, elle a mis en œuvre un dispositif d’écoute intime : sur des assises mobiles, des coussins sérigraphiés nous invitent à un moment de recueillement. Chaque coussin est soigneusement orné de pervenches et d’un texte : Sur un lit de pervenches on se mémore. En choisissant cette plante semée par les soldats pour embellir les tombes de leurs camarades, qui apparaît chaque printemps malgré le passage du temps, elle évoque la permanence et le renouveau, entre mémoire et résilience.
Pour Lieu, elle recueille des descriptions de sites qui marquent le territoire et le quotidien : stèles, croix de route, cimetières et monuments. Investis d’affection, de symboles et d’histoires, ces lieux deviennent des réceptacles de mémoire, transcendant leur matérialité. Pour Rituel, ils et elles décrivent les gestes qui leur permettent d’entretenir la mémoire et de la transmettre : dépôt de fleurs, de bougies, d’objets personnels et gestes, témoignent de l’intimité des lieux. La dimension du Soin reflète l’attention régulière portée au lieu de mémoire : nettoyer une stèle, repeindre une croix, tailler des fleurs. Dans la dernière section Définition, elle demande aux habitant·es de définir la commémoration, donnant lieu à une diversité de nuances. Au-delà du monument ou du rituel, celle-ci devient un acte de lien social et d’identité.
par Doriane Spiteri - commissaire et critique d'art indépendante - membre de c-e-a, de l'AICA-France et de 50°nord-3°est