Trouver le geste
Vue de l'exposition " Soigner les vivants " en duo avec Anaïs Marion - Abri - Mémoire de mai à septembre 2024 - Photo : Anaïs Marion
Vue de l'exposition " Soigner les vivants " en duo avec Anaïs Marion - Abri - Mémoire de mai à septembre 2024 - Photo : Anaïs Marion
Vue de l'exposition " Soigner les vivants " en duo avec Anaïs Marion - Abri - Mémoire de mai à septembre 2024 - Photo : Anaïs Marion
Vue de l'exposition " Soigner les vivants " en duo avec Anaïs Marion - Abri - Mémoire de mai à septembre 2024 - Photo : Anaïs Marion
Trouver le geste - Croix du Staufen
Trouver le geste - Jean-Pierre et Florent
2 diptyques dessinés et sonores - 2024 - structure en sapin des Vosges de 130x110x40 cm - 2 dessins techniques mixtes sur papier de 94 x 114 cm - dispositif sonore et d’éclairage - bande son : environ 15 min
Montages son travaillés en collaboration avec l'illustrateur sonore Henry Grillot
Trouver le geste est composé de deux diptyques associant dessins et sons. Le premier représente d’un côté une stèle dédiée à Jean-Pierre, un cycliste décédé en forêt et de l’autre une croix en bois ornée d’objets personnels pour Florent, jeune homme mort dans un accident de voiture. Sybille du Haÿs dessine en noir et blanc les éléments du site, le paysage et le monument improvisé, tandis qu’elle rehausse en couleur les éléments symboliques et éphémères comme les fleurs et les objets déposés qui incarnent les rituels et gestes d’entretien. Une approche de la couleur qui fait apparaître la manière dont les souvenirs et les soins apportés à ces lieux les rendent vivants, porteurs de la mémoire de ceux qui ne sont plus là. En ajoutant les témoignages sonores des proches, elle rappelle que chaque geste est un acte commémoratif et dévoile un langage commun de la commémoration. La mémoire individuelle intègre alors la mémoire collective en s’inscrivant dans le paysage alsacien.
Le second diptyque représente la croix du Staufen, une croix de Lorraine située sur les hauteurs de Thann (68). Ce lieu de mémoire érigé pour commémorer la résistance alsacienne suite à la Seconde Guerre mondiale, a été plastiqué deux fois en 1981 par les Loups noirs, un groupe radical indépendantiste. Elle représente le monument à deux époques différentes, créant un contraste qui reflète les tensions historiques. Les voix racontent l’histoire de ce monument devenu un double lieu de mémoire, à la fois national et contestataire.
par Doriane Spiteri - commissaire et critique d'art indépendante - membre de c-e-a, de l'AICA-France et de 50°nord-3°est